Lettre ouverte à un déserteur
Je suis triste. Je me sens trahi.
Julien Lemoine, tu étais tête de liste DéFI pour les élections fédérales et tu viens de décider de quitter ton parti pour en rejoindre un autre. Parce que tu étais un gars plein d’enthousiasme, qui me semblait prometteur, je me suis pleinement engagé pour te soutenir. Pour moi, tu étais quelqu’un de la nouvelle génération qui réalisait du bon boulot au sein du conseil communal de Namur. Je t’ai fait confiance et je suis même allé jusqu’à t’offrir mon amitié. Cruelle désillusion.
Déjà, en cours de campagne, j’ai été surpris par ton individualisme. Sauf quand ça t’arrangeait, tu n’as jamais fait appel à l’équipe. Tu as fait une campagne perso, principalement centrée sur la ville de Namur comme si, en fait, tu voulais surtout préparer la campagne suivante, pour les élections communales.
A l’issue du scrutin, tu n’as pas voulu tirer les conclusions de l’échec de notre liste. Selon toi, tu avais fait le maximum, rejetant la faute sur les autres. Évidemment, nous avons fait des erreurs. Tous ! Mais en tant que leader de l’équipe, il eut été bon que tu prennes tes responsabilités et que tu te remettes, toi aussi, en question.
Et cette façon de communiquer après les résultats… 8.151 fois merci , as-tu écrit sur les réseaux sociaux. Comme si c’était ton score personnel. Mais non, ce nombre, c’est le total de voix de la liste sur laquelle 1.380 électeurs ont coché ton nom…
Il y a une semaine, lors d’une discussion téléphonique, tu me disais que tu te trouvais devant un choix : arrêter la politique, viser la présidence du parti ou rejoindre les Engagés. Je te l’ai dit, je te trouvais trop jeune pour postuler à la présidence. À ton âge, malgré tes qualités, tu manques d’une expérience de vie nécessaire à l’exercice de ce type de responsabilité. Je trouvais aussi qu’il serait dommage que tu arrêtes la politique. Quant aux Engagés, je t’ai donné mon avis: tu devais faire ce que tu trouvais le mieux pour toi, pour être bien avec toi-même.
Tu as choisi.
Mais que penser quand on apprend que ton obsession principale était de savoir à combien s’élevait la rémunération du président ou à quel poste tu pourrais postuler pour t’assurer un revenu convenable ? D’autant plus que contrairement à tous les membres de ton équipe, tous bénévoles, toi tu étais déjà salarié du parti pour faire ta campagne…
Alors, ne tente pas de nous faire croire que tu rejoins un autre parti par pur militantisme. As-tu déjà oublié qu’il y a peu, tu écrivais encore que tu ne pouvais accepter la position des Engagés à propos de la laïcité, de l’avortement, de l’euthanasie ? Je doute fort que tu puisses infléchir la politique de ton nouveau parti à ce sujet…
Tu as annoncé partout que tu voulais proposer une nouvelle façon de faire de la politique, apporter surtout une nouvelle vision de celle-ci aux nouvelles génération. Quelle image donnes-tu aujourd’hui ? Celle d’un gars qui renie ses idées pour obtenir un mandat aléatoire. De la bonne vieille politique traditionnelle, comme on la pratique chez les Engagés quoi qu’en dise Maxime Prévot…
Je suis déçu.
On dit parfois que quand les dégoûtés s’en vont, ne restent que les dégoûtants. Mais il arrive que ce soit le contraire. La majorité des membres Namurois de DéFI sont restés fidèles, ils sont bien décidés à se battre pour remettre leur parti sur pied et défendre leurs idées.
Même – et surtout – bénévolement !
